Deux classes de l’école ont participé à la cérémonie du 11 novembre organisée par la municipalité de Matoury.

Joany a présenté la biographie d’un poilu guyanais Fernand Régina, ensuite Héloïse du CE1 B a lu une lettre qu’il a envoyée à son père le 7 août 1941 et Estéban a lu une lettre rédigée par les élèves de CM2 E pour remonter le moral du poilu matourien Gustave Fayde.

A la fin de la cérémonie les deux classes ont interprété la Marseillaise.

Lecture de Joany :

Fernand Régina est né à Kourou le 9 octobre 1893. Conscrit de la classe 1913, il est étudiant à Toulouse et a été caserné en attendant de faire son service militaire. C’est là qu’il est mobilisé dès le début août 1914, et affecté avec d’autres jeunes soldats créoles au 59ème Régiment d’Infanterie à Pamiers, pour y recevoir une instruction militaire sommaire avant d’être envoyé au front. Il est par la suite affecté au 14ème Régiment d’Infanterie avec le grade de sergent.
Fernand Régina tombe au champ d’honneur en Argonne le 8 septembre 1915, porté disparu au combat de la Harazée, dans le bois de la Gruerie, à Vienne-le-Château (Marne). Son corps n’est pas retrouvé. Un jugement déclaratif de décès est rendu par le tribunal de Cayenne le 17 mars 1921.

Lecture de Héloïse :

Toulouse , 7 août 1914
« Mon cher père,
Je pars lundi pour le 59ème régiment d’infanterie à Pamiers (Ariège), ainsi qu’André Quintrie. Là je passerai à la caserne, le temps d’apprendre le métier militaire : un mois, six semaines, deux mois, selon les besoins de la défense nationale.
Cependant la guerre semble s’annoncer dans d’excellentes conditions pour la France. On espère la terminer d’ici trois mois. S’il en est ainsi, je ferai partie du corps d’occupation du territoire et je ne courrai aucun risque.
Enfin, dussè-je perdre ma vie sur le champ de bataille, je la perdrai au champ d’honneur pour la mère patrie.
Mes parents, dans leur douleur, auront cette seule mais grande satisfaction.
Philibert et Robin partent pour le 18ème d’artillerie à Agen le même jour, 10 août.
Je vous embrasse tous bien fort et tendrement.
Fernand Régina »